samedi 6 août 2011

Avant de bâtir...

Un peu comme il y a une liste d’ingrédients dont il faut disposer en préalable à toute réalisation d’une recette de cuisine, avant de bâtir une maison, il y a toute une série d’éléments à rassembler et de pas à franchir !

D’abord, il faut un projet ! Ca n’a l’air de rien mais de l’idée « nous voudrions une maison », un peu comme un oiseau voudrait son nid (ou un chien sa niche mais c’est moins poétique), à l’élaboration des premiers croquis « raisonnables », il y a tout un monde ! Il nous fallut trois ans pour arriver à ébaucher quelques croquis rassemblant nos principales idées (et sur lesquels nous étions d’accord !).

Bien sur, des croquis peuvent rester des croquis s’ils ne trouvent pas de terrain sur lequel devenir réalité ! Le point fait sur les moyens financiers (quelles économies avons-nous, quel emprunt pouvons-nous faire, etc.), ne nous restait plus qu’à trouver LE terrain : lui le voulait pentu et arboré, elle le voulait plat et assez dégagé… Aïe ! Ca commence mal ! Heureusement, ils étaient unanimes sur la taille : 800 à 1000 m² (8 à 10 ares). Enfin… au mois de novembre 2010, magie d’Internet, un terrain apparaît : coup de téléphone à l’annonceur, visite à 17h, réponse à 18h (On le prend !), attente de la décision de l’annonceur, « entendu, on vous le garde », « youpieee ! », compromis en décembre, acte authentique chez le notaire en mars, ouf !, nous voilà propriétaires presque sans nous en être rendus compte !

Le terrain ? Il est orienté Nord-Est, on le voulait Sud-Sud/Ouest. Il est plat (ce qui nous permettra d’éviter de gros travaux de terrassement) … et quelques arbres y sont présents. Il fait un peu plus de 9 ares. Il se trouve à quelques centaines de mètres de notre entreprise, des écoles du village, de la piscine, des médecins, de la pharmacie et des commerces d’alimentation, coiffeur, etc. En ce sens, il répond à notre volonté de sobriété de transport.

Des croquis, un terrain… reste à trouver l’architecte ! Pour l’architecte, nous avions une exigence : qu’il respecte notre projet et sa philosophie. Il va lui falloir créer une maison techniquement réalisable mais cette maison doit rester la nôtre. Une relation de confiance avec son architecte est donc un élément indispensable pour éviter bien des déceptions ! Heureusement, le premier consulté fut le bon : notre entreprise a déjà travaillé sur certains de ses chantiers, ce qui nous a permis de le connaître un peu.

Les plans

L’esquisse réalisée nous plu, un avant-projet fut réalisé pour être soumis à la commune. Elle l’approuva en nous demandant seulement d’intégrer un recul supplémentaire du volume bâti par rapport à la rue d’environ 2 m, pour des raisons de sécurité, la rue étant fort étroite. Demande acceptée avec d’autant plus d’empressement que notre souhait était justement de pouvoir reculer !

C’est ici que les choses sérieuses commencent : il ne s’agit maintenant plus de se contenter d’un projet, encore faut-il que chaque détail de ce projet soit pensé pour que le dossier de demande de permis d’urbanisme soumis à la commune corresponde autant que faire se peut à nos souhaits ! Après réflexions, suggestions de l’architecte ou de l’un de nous deux, les plans furent finalisés.

Concrètement, notre maison est basée sur les quatre principes précités. La sobriété, la simplicité, la solidarité et la santé sont assurées notamment grâce à ;

Ü     la forme de la maison qui est tout simplement rectangulaire ;
Ü     les matériaux utilisés sont, autant que possibles d’origine locale ;
o       La structure est en bois de nos régions et d’Europe (pin, chêne, …) ;
o       L’isolation des murs extérieurs est réalisée en ballots de paille achetés à un fermier de la région ;
o       La brique est produite dans les ateliers d’un fabricant belge ;
o       Les autres éléments d’isolation proviennent d’Allemagne ;
o      
Ü     la main d’œuvre qui repose, en bonne partie, sur nos épaules et sur celle de notre entreprise et aussi sur des (petites) entreprises belges (pour la maçonnerie, par exemple).

Au rez-de-chaussée

o       Un hall d’entrée. Nous ne le voulons pas immense mais fonctionnel, c’est-à-dire suffisant pour accueillir nos visiteurs, installer un escalier permettant l’accès à l’étage et une toilette.
o       Une buanderie par laquelle on accède à la fois par l’extérieur et par la cuisine. La buanderie est protégée des rayons du soleil par le car port et le passage couvert. Ce sont les équipements électroménagers qui, par leur fonctionnement, assureront le chauffage de la buanderie. ;
o       Une cuisine située plein Sud car c’est notre pièce de vie au quotidien. Elle est, pour le moment (sur plans), ouverte car nous n’avons pas su trancher : cloison la séparant du salon - salle à manger ou non ? Nous déciderons en y vivant !
o       Un espace ouvert comprenant une partie salle à manger et une partie salon. Sur un angle de mur, un poêle à bois est prévu pour chauffer le salon – salle à manger. Nous y brûlerons les déchets de bois (non peints et non traités) issus de l’activité de notre entreprise.

Au premier étage

o       Au-dessus de la buanderie se trouve la salle de bain. Sa localisation nous a permis d’économiser les canalisations d’eau. Peu spacieuse (8 m²), elle est cependant suffisamment grande pour répondre à nos besoins. La baignoire est un petit écart par rapport à notre philosophie de départ mais nous avons choisi un modèle économique en eau et nous ne prenons pas de bain tous les jours !
o       Plein Sud se trouve le bureau.
o       Au Nord et à l’Est se trouvent les chambres.

Dans les combles 

o       Le local technique qui contiendra le moteur de la VMC (ventilation mécanique contrôlée) que nous avons voulue à double flux avec récupération de chaleur. Nous ferons particulièrement attention à l’isolation phonique de ce local.
o       Juste à côté se trouve un local particulier qui ne nous est pas destiné… Nous l’avons appelé « la chambre aux chauves-souris ». En effet, ces petits animaux nocturnes disparaissent petit à petit de nos régions. Or, ils ont leur utilité, notamment, dans la régulation de l’augmentation des populations d’insectes. Sensibilisés à cette problématique et ayant appris que ces petits animaux ne causent aucun dommage à leur logis (à condition d’installer un plastique au sol de manière à récupérer leurs déjections de sorte que celles-ci n’abîment pas le plancher et puissent constituer un excellent fertilisant tout à fait écologique pour les plantes!), nous avons décidé de leur laisser un peu de place. Pour ce faire, nous avons prévu une entrée spéciale pour elles dans le versant Sud Est de notre toiture. Il ne restera plus qu’à attendre que ce logis soit colonisé (il faudra sans doute attendre deux ou trois ans) !
o       Enfin, le reste des combles sera utilisé comme grenier.