jeudi 6 octobre 2011

Etape 5 - Le levage de la structure du RDC - Phase 2 : la poutre porteuse en chêne

Le rez-de-chaussée étant largement ouvert, une poutre porteuse était nécessaire pour reprendre les charges de l’étage. Le choix du chêne est une question de goût en matière d’esthétique : une alternative aurait été l’usage d’une poutre en lamellé-collé qui présentait l’avantage d’être d’une pièce et ne nécessitant pas une colonne pour la soutenir (dégagement du passage), une autre alternative aurait été l’usage de poutrelles métalliques qui auraient pu être complètement intégrées dans le solivage et donc, invisibles au quotidien. Le choix entre le chêne et la première alternative est purement esthétique : le chêne nous semblait davantage convenir au caractère « traditionnel » que nous souhaitions donner à notre maison. Par contre, les poutrelles métalliques nous semblent bien loin de notre volonté de réduire autant que possible l’empreinte écologique de notre projet de construction…

Quelques particularités du levage de cette poutre porteuse en chêne : elle a été levée (mise en place) sans l’aide d’une grue mais à l’aide d’une « chèvre », machine en bois dotée d’un palan (à l’origine en bois mais ici, un peu plus contemporain… J) utilisée depuis le Moyen-Âge (au moins !) par les charpentiers. Pourquoi ce choix ? Plus pour le plaisir de la mise en œuvre traditionnelle qu’autre chose !

 

 

Autre particularité : la poutre était constituée de deux pièces de bois en chêne assemblées par un « trait de Jupiter ». Ce dernier est un assemblage qui n’est pratiquement plus réalisé en charpente (sauf en apprentissage ou en monument historique) car très coûteux en temps (et donc aussi en argent…). Mais là encore, une maison de charpentier peut quand même un peu révéler le savoir-faire du charpentier !! Précision terminologique : cet assemblage tient son nom de son dessin. En effet, lorsqu’on regarde cet assemblage, son dessin ressemble à un éclair ou trait de Jupiter…


Autre particularité : la « colonne » ou poteau située sous le trait de Jupiter est reliée à une semelle placée sous l’assemblage à l’aide de deux liens qui, dans ce cas-ci, sont (légèrement) cintrés dans le sens du fil, s’il vous plait ! grâce au savoir-faire du scieur qui a choisi des bois (chêne) cintrés naturellement.